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AUTOGIRES A MOURMELON-LE-GRAND (51) EN 1937

Par André GORGES

L’autogire a été inventé en 1923 par l’Espagnol Juan de la Cierva. Cet appareil est un avion, dont les ailes sont remplacées par un rotor libre. Certains types d’autogire gardent des moignons d’ailes. La rotation du rotor est assurée par le souffle de l’hélice au sol et par le vent relatif en vol.

Ne pas confondre l’autogire avec un hélicoptère dont le rotor est actionné par le moteur et qui a souvent besoin d’un autre petit rotor vertical, anti-couple. L’autogire est capable de décoller très court, de se poser presque verticalement, de descendre sans danger en autorotation en cas de panne du moteur, mais elle ne peut pas, comme l’hélicoptère, monter et descendre verticalement et faire du vol stationnaire. 

C’est en Angleterre que de la Cierva crée en 1933, le C 30 un autogire destiné à la RAF pour assurer des missions d’observation 

En France la firme LIORÉ et OLIVIER a construit sous licence, 25 exemplaires du C 30 , sous le nom de LEO C 30 La mise au point des autogires fut difficile. Il y eu de nombreux accidents. La doctrine d’emploi fut aussi difficile à trouver. Le plus plausible était l’observation d’artillerie à cause de sa possibilité de se poser près des pièces d’artillerie.

Cierva LeO C30 3S2 HYERES 1940

Alors que certains trouvaient l’appareil trop vulnérable, d’autres ne tarissaient pas d’éloges sur ses qualités. Pour utiliser les LEO C30 l’Armée de l’Air créa, en 1937, sur la B.A. 112 de Reims, le 552ème Groupe Aérien d’Observation. C’est alors que les habitants de Mourmelon-Le-Grand virent régulièrement dans leur ciel, ces drôles de machines volantes qui, au début les étonnèrent. Ils s’y habituèrent très vite.

A la déclaration de guerre, le 552ème GAO quitte Reims pour Mourmelon-Le-Grand. L’école de transformation sur LEO C30 est à Sommesous (Marne).

En tout, 148 autogires La Cierva C30, furent construites en Angleterre, en France et aux États Unis.

A quoi ont servi les autogires pendant la guerre ? Pour les Français et les Anglais pratiquement à rien. Peut-être pour le transport d’un passager sur une courte distance, mais pas à l’observation, car jugés trop vulnérables. 

En 1937 la Marine Nationale a mis en œuvre quelques autogires et les Américains les ont utilisés un peu sur leur porte-avions

Le lieutenant (R) Guy Orsel sur son autogire Léo C.30